Efficacité

Les américains ont découvert l’ensemencement des nuages à l’iodure d’argent, et les canadiens ont mis au point la mesure de la grêle. Mais c’est l’ANELFA qui a démontré que les ensemencements avec les générateurs au sol diminuent l’intensité des chutes de grêle.

D’abord, avec les données économiques des organismes d’assurances, on a mis en évidence la diminution des pourcentages de pertes aux récoltes dans les départements équipés de générateurs par rapport aux régions environnantes, ceci en comparant les périodes expérimentales aux périodes historiques.

Schéma du contrôle

Ensuite, pour passer à une démonstration avec des données physiques, l’ANELFA a installé les réseaux de grêlimètres, puis a mis au point la méthode de contrôle par corrélation entre l’iodure d’argent dispersé par les générateurs et l’énergie cinétique des chutes de grêle. Les résultats, régulièrement publiés dans la littérature scientifique internationale (Dessens 1998, Dessens et al. 2006) se résument de la façon suivante :

Si une cellule orageuse se développe sur une zone où fonctionne un réseau de générateurs à maille d’environ 10 km, l’intensité de la grêle produite par cette cellule est diminuée de moitié. La plupart des gros grêlons (>2 cm) sont supprimés, et la réduction du nombre des grêlons est appréciable jusqu’aux plus petites dimensions (0,5 cm).

Avec plus de 30 ans de données des assurances, et presque 20 ans de mesure avec les grêlimètres, la signification des résultats a progressivement augmenté jusqu’à atteindre à présent 99%. A titre de comparaison, c’est à peu près la signification actuelle des changements climatiques attribués à l’effet de serre.

Autre élément important, le rapport bénéfice/coût des ensemencements, chiffré à partir des données des assurances et des statistiques agricoles, est de l’ordre de 25/1.

Par rapport à d’autres méthodes de prévention de la grêle par fusées ou par avions, les générateurs au sol ont l’avantage de la simplicité de mise en œuvre et de la modicité des coûts de fonctionnement. La seule difficulté sur le terrain provient de la nécessité d’installer des générateurs au-delà des zones à protéger, ceci afin de traiter assez tôt les orages à déplacement rapide. On peut espérer, dans le futur, que l’intérêt pour cette méthode s’accompagnera de son extension à des territoires plus étendus, l’effet pénalisant des zones environnantes non traitées s’amenuisant.

Résumé sur l’efficacité

  • Article de synthèse Dessens, J., Berthet, C., Sanchez, J.L., Hermida, L., Merino, A., 2016 : Hail prevention by ground-based silver iodide generators : Results of historical and modern field projects. Atmos. Res., 170, 98-111.
    doi : 10.1016/j.atmosres.2015.11.008
    Traduction en Français >>> Article